Les Arban, famille lyonnaise injustement méconnue

André Rousset

Editions Beaudelaire 2019
979 1 02031848 0

André Rousset. Né en 1945, agrégé d’Histoire, professeur de lycée, il vit à Lyon et a publié plusieurs ouvrages aux Éditions Baudelaire. Il est membre de l’AMOPA du Rhône

À partir de récits familiaux et de recherches généalogiques locales, A. Rousset fait la chronique de ce qu’il peut savoir sur sa famille qui compte au moins trois personnages illustres de Lyon.

Simon Arban (1777-1868), artificier de la villede Lyon, est le père d’une longue lignée de 10 enfants.

Francisque Arban (1808-1849), artificier comme son père, entrepreneur de spectacles et surtout aéronaute courageux.

Jean-Baptiste Arban (1825-1889), musicien, auteur d’une méthode de cornet à pistons en 1864 qui fait encore autorité. Il a fait l’objet d’une thèse en musicologie par Xavier Canin en janvier 2016. Compositeur de musique légère, ami de Johan Strauss, officier des Palmes académiques, il a comme gendre le peintre Briguiboul, à l’origine du musée Goya de Castres.

C’est le destin de Francisque Arban qui est le plus développé parce qu’il a été un pionnier de l’aérostat. Il a effectué seul ou avec des compagnons dont son épouse (une femme très courageuse) des vols en ballon en 1832, à Lyon, Turin, Naples, Rome. D’abord, ce sont plutôt des attractions de fêtes, l’aéronaute jetant sur les spectateurs des bouquets et des poèmes. Puis, la dimension scientifique l’emporte, ainsi que l’exploit. En septembre 1849, c’est la première traversée des Alpes en ballon, de Marseille à Turin, une vraie performance !
En octobre 1849, Francisque décolle avec sonépouse de Barcelone, mais les conditions météorologiques ne sont pas bonnes. Il dépose son épouse, reprend le vol, poussé par l’exigence des spectateurs. Mais le ballon est soufflé sur la Méditerranée et l’aéronaute disparaît sans laisser de traces.

Le livre est intéressant comme chronique familiale. Pour le lecteur, il permet de découvrir la vie à Lyon au XIXe siècle. Lyon, deuxième ville de France, n’est rattachée aux communes de Vaise, La Guillotière, La Croix Rousse qu’en 1852.
Des spectacles, avec feux d’artifice et vol en aérostat, sont donnés au profit des « pauvres ouvriers sans travail ». On comprend que la vie du peuple lyonnais n’a pas toujours été rose. Pour l’auteur, descendant de Philippe Arban, un des 10 enfants de Simon Arban, il s’agit de faire connaître une famille envers laquelle la ville de Lyon s’est montrée ingrate puisqu’aucune rue, place ou
salle de musique, ne porte le nom d’Arban.

Marie-Hélène Dubois